1 – Qu’est-ce que le Carême ?
Nous appelons Carême la période de quarante jours réservée à la préparation de Pâques, et indiquée par la dernière préparation des catéchumènes qui devaient y recevoir le baptême.
2 – Depuis quand vivons-nous le Carême ?
Depuis le IVe siècle, la tendance est d’en faire un temps de pénitence et de renouveau pour toute l’Église, avec la pratique du jeûne et de l’abstinence. La pratique pénitentielle du Carême a été conservée avec beaucoup de vigueur, sauf au début, dans les églises d’Orient, mais un esprit de pénitence et de conversion doit être observé.
3 – Pourquoi le Carême dans l’Église catholique ?
« Chaque année, pendant les quarante jours du Grand Carême, l’Église s’unit au Mystère de Jésus au désert » (n. 540).
4 – Quel est donc l’esprit du Carême ?
Elle doit être comme une retraite collective de quarante jours, au cours de laquelle l’Église, à l’exemple du Christ dans sa retraite au désert, prépare ses fidèles à la célébration des solennités pascales, avec la purification du cœur, une pratique parfaite de la vie chrétienne et une attitude pénitentielle.
5 – Qu’est-ce que la pénitence ?
La pénitence, traduction latine du mot grec qui signifie dans la Bible la conversion (littéralement le changement d’esprit) du pécheur, désigne un ensemble d’actes intérieurs et extérieurs visant à réparer le péché commis et l’état qui en résulte pour le pécheur.
Littéralement changement de vie, il désigne le fait pour le pécheur de revenir à Dieu après s’en être éloigné, ou pour l’incroyant de venir à la foi.
6 – Quelles sont les manifestations de la pénitence ?
« La pénitence intérieure du chrétien peut avoir des expressions très variées. L’Écriture et les Pères insistent sur trois formes principales : JEÛNE, prière et messe, qui expriment la conversion par rapport à soi-même, par rapport à Dieu et par rapport aux autres. Outre la purification radicale opérée par le baptême ou le martyre, ils citent, comme moyens d’obtenir le pardon des péchés, les efforts de réconciliation avec le prochain, les larmes de pénitence, le souci du salut du prochain, l’intercession des saints et la pratique de la charité « car la charité couvre la multitude des péchés » (1 Pierre 4,8). » (Catéchisme de l’Église catholique, n. 1434).
7 – Sommes-nous tous obligés de faire pénitence ?
« Tous les fidèles, chacun à sa manière, sont tenus par la loi divine de faire pénitence ; cependant, afin que tous s’unissent dans une pratique commune de la pénitence, certains jours de pénitence ont été fixés pour les fidèles qui s’adonnent d’une manière spéciale à la prière, accomplissent des œuvres de piété et de charité et renoncent à eux-mêmes, en remplissant leurs propres obligations avec une plus grande fidélité et, surtout, en observant le jeûne et l’abstinence ». (Code de droit canonique, c. 1249).
8 – Quels sont les jours et les temps de pénitence ?
« Dans l’Église universelle, les jours et les temps de pénitence sont tous les vendredis de l’année et le temps du Carême. Code de droit canonique, c. 1250).
9 – Que faire tous les vendredis de l’année ?
En souvenir du jour où Jésus est mort sur la Sainte Croix, « chaque vendredi, à moins qu’il ne coïncide avec une solennité, on observera l’abstinence de viande ou de tout autre aliment déterminé par la Conférence épiscopale ; le jeûne et l’abstinence seront observés le mercredi des Cendres et le Vendredi saint ». (Code de droit canonique, c. 1251).
10 – Le Carême, c’est quand ?
Le Carême commence le mercredi des Cendres et se termine le soir du Jeudi Saint par la messe de la Cène. Toute cette période forme une unité dont on peut distinguer les éléments suivants :
Mercredi des Cendres.
Dimanche des Rameaux de la Passion du Seigneur.
Messe chrismale.
Vacances.
11 – Qu’est-ce que le mercredi des cendres ?
C’est le début du Carême, un jour particulièrement pénitentiel où nous exprimons notre désir personnel de nous CONVERTIR à Dieu. Lorsque nous nous rendons dans les temples où les cendres sont déposées sur nous, nous exprimons avec humilité et sincérité de cœur que nous voulons nous convertir et que nous croyons vraiment en l’Évangile.
12 – Quelle est l’origine de la pratique des cendres ?
L’origine de l’imposition des cendres appartient à la structure de la pénitence canonique. Elle est devenue obligatoire pour l’ensemble de la communauté chrétienne à partir du Xe siècle. La liturgie actuelle conserve les éléments traditionnels : l’imposition des cendres et le jeûne rigoureux.
13 – Quand les cendres sont-elles bénies et imposées ?
La bénédiction et l’imposition des cendres ont lieu au cours de la messe, après l’homélie, mais dans des circonstances particulières, elles peuvent avoir lieu au cours d’une célébration de la Parole. Les modalités de l’imposition des cendres sont inspirées de l’Écriture : Gn 3,19 et Mc 1,15.
14 – D’où viennent les cendres ?
Les cendres proviennent des rameaux bénis le dimanche de la Passion du Seigneur de l’année précédente, selon une coutume qui remonte au XIIe siècle. La forme de la bénédiction est liée à la condition de pécheur de la personne qui la reçoit.
15 – Quel est le symbolisme de la cendre ?
L’état de faiblesse de l’homme, qui se dirige vers la mort ;
La situation de péché de l’homme ;
Prière et supplication fervente pour que le Seigneur les aide ; Résurrection, puisque l’homme est destiné à participer au triomphe du Christ ;
16 – A quoi l’Eglise nous invite-t-elle pendant le Carême ?
L’Église continue à nous inviter à faire de ce temps une retraite spirituelle où l’effort de méditation et de prière doit être soutenu par un effort de mortification personnelle dont la mesure, à partir de ce minimum, reste la liberté et la générosité de chacun.
17 – Que devons-nous continuer à vivre pendant le Carême ?
Si vous vivez bien le Carême, vous devriez parvenir à une CONVERSATION personnelle authentique et profonde, nous préparant ainsi à la plus grande fête de l’année : le dimanche de la Résurrection du Seigneur.
18 – Qu’est-ce que la conversion ?
Se convertir, c’est se réconcilier avec Dieu, se détourner du mal pour établir l’amitié avec le Créateur. Cela signifie et inclut la sortie du repentir et de la confession (voir le Guide de la confession) de tous et chacun de nos péchés. Une fois en grâce (sans conscience de péché mortel), nous devons changer de l’intérieur (dans nos attitudes) tout ce qui ne plaît pas à Dieu.
19 – Pourquoi dit-on que le Carême est un temps fort et pénitentiel ?
« Les temps et les jours de pénitence tout au long de l’année liturgique (le temps du Carême, chaque vendredi en mémoire de la mort du Seigneur) sont des moments forts de la pratique pénitentielle de l’Église. Ces temps sont particulièrement propices aux exercices spirituels, aux liturgies pénitentielles, aux pèlerinages en signe de pénitence, au jeûne, à la communion chrétienne des biens (œuvres caritatives et missionnaires) ». (Catéchisme de l’Église catholique, n. 1438)
20 – Comment concrétiser mon désir de conversion ?
De différentes manières, mais toujours en réalisant des œuvres de conversion, par exemple :
Allez au sacrement de la réconciliation (sacrement de pénitence ou confession) et faites une bonne confession : claire, concise, concrète et complète.
Dépasser les divisions, pardonner et grandir dans un esprit de fraternité.
Pratiquer les œuvres de miséricorde.
21 – Quelles sont les œuvres de miséricorde ?
Les œuvres spirituelles de la miséricorde sont :
Enseigner à ceux qui ne savent pas.
Donner de bons conseils à ceux qui en ont besoin.
Corriger l’erreur.
Pardonner les blessures.
Réconforter ceux qui sont tristes.
Supporter avec patience les adversités et les faiblesses des autres.
Prier Dieu pour les vivants et les morts
Les œuvres de miséricorde corporelles sont les suivantes
Visiter les malades.
Nourrir les affamés.
Donner à boire à ceux qui ont soif.
Aidez le captif.
S’habiller nu.
Abriter le pèlerin.
Enterrer les morts.
22 – Quelles sont les obligations d’un catholique pendant le Carême ?
Vous devez respecter le précepte des JUIFS et l’ABSTINENCE, ainsi que la CONFESSION annuelle et la COMMUNION.
23 – En quoi consiste le jeûne ?
Le JEÛNE consiste à ne prendre qu’un seul repas par jour, en mangeant moins que d’habitude le matin et le soir. Il ne faut rien manger entre les repas principaux, sauf en cas de maladie.
24 – Qui est obligé de jeûner ?
Tous ceux qui sont majeurs sont obligés de vivre la loi du jeûne (cf. CEC, c. 1252).
25 – Qu’est-ce que l’abstinence ?
L’abstinence est l’interdiction de manger de la viande (rouge ou blanche et ses dérivés).
26 – Qui est obligé de s’abstenir ?
La loi de l’abstinence s’impose à ceux qui ont déjà quatorze ans (cf. CIC, c. 1252).
27 – Peut-on changer la pratique de l’abstinence ?
« La Conférence épiscopale peut déterminer plus en détail la manière d’observer le jeûne et l’abstinence, ainsi que de substituer en partie d’autres formes de pénitence, surtout des œuvres de charité et des pratiques de piété ». (Code de droit canonique, c. 1253).
28 – Qu’est-ce qui compte vraiment dans le jeûne et l’abstinence ?
Nous devons veiller à vivre le jeûne ou l’abstinence avec quelques minima, mais comme un moyen concret par lequel notre Sainte Mère l’Église nous aide à grandir dans le véritable esprit de pénitence.
29 – Quels sont les aspects pastoraux à mettre en valeur pendant le Carême ?
Le Carême est un temps liturgique fort au cours duquel toute l’Église se prépare à la célébration des fêtes de Pâques. La Pâque du Seigneur, le baptême et l’invitation à la réconciliation par le sacrement de pénitence en sont les principales coordonnées.
Il est suggéré de les utiliser comme moyen d’action pastorale :
Catéchèse sur le mystère pascal et les sacrements ;
L’exposition et la célébration abondantes de la Parole de Dieu, comme le dit le canon. 767, & 3, 3).
Participation, si possible quotidienne, à la liturgie du Carême, aux célébrations pénitentielles et, surtout, à la réception du sacrement de pénitence : « Ce sont des moments forts de la pratique pénitentielle de l’Église (CEC, n. 1438), qui note que « outre les conséquences sociales du péché, elle déteste même le péché dans la mesure où il est une offense à Dieu » ;
Le développement des exercices spirituels, des pèlerinages comme pénitence, des privations volontaires comme le jeûne, de la charité, des œuvres caritatives et missionnaires.